samedi 1 mars 2014

( Si un jour tu as besoin de ma vie, viens et prends-la ) *

La c'est du très vieux (genre j'avais 20 ans, donc c'est très très très vieux hein) -  parce que j'ai pas fini les trois pages suivantes du carnet (je me suis mise en tête de dessiner des pédales de guitare, c'est con ça). Je suis sur une peinture pour le moment et je finis la suite de mon tatouage (oui à la fin il recouvrira tout mon corps c'était prévu et donc ça met du temps) alors comme à mon habitude je fais trois mille trucs en même temps, tant pis, je poste des trucs dont j'ai un peu honte (mais en fait je n'ai pas peur d'avoir honte)(heureusement).
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* La Mouette, Tchekhov

dimanche 16 février 2014

( Kings that can't pay a cab. )

Nous sommes des pèlerins du soleil sur le bastion de ruines ancestrales
Nous sommes des rois d'extase les mains levées au ciel, levées au ciel
Nous sommes des royaumes frissonnants de promesses immémoriales
Nous sommes des rois séculaires anéantis qui avons désappris

à payer les taxis.
 


mercredi 29 janvier 2014

( J'ai constaté que même un sourire de toi pouvait pousser mon rire à mourir )

( Des mois qu'on ne s'était pas vue. Des mois. Alors on s'est assise dans ma cuisine, la chauffage à fond, les jambes repliées contre la nappe de la table, plissée et propre, la pluie grise battant aux fenêtres, on a mis le cd de Kyo et on a chanté, des lumières dans nos yeux, on avait tout retenu, toutes les paroles, pourtant c'était il y a dix ans. Les souvenirs sont revenus, sans qu'on se les échange, on savait, on se souvenait. Cette maison immense et mal chauffée, le papier peint et le lino arrachés, les canalisations mises à nus, les escaliers sans rampes aux marches défoncées, les meubles trouvés dans la rue qui s'entassaient les uns sur les autres. Il y avait le Nesquick qu'on mangeait sans lait, parce que le lait avait tourné depuis longtemps et que personne ne s'en souciait, les pâtes au ketchup, le café qu'on buvait noir et fort pour rester éveillées toute la nuit, parce qu'on avait pas assez de temps, pas assez de temps à deux, on grimpait au grenier, on fouillait les armoires remplies d'objets insolites des heures entières, oubliant où se trouvait le soleil dans le ciel, on lisait, blotties, en s'interrompant pour se lire des passages qu'on appréciait, et puis parfois on s'enfuyait, quand l'ambiance devenait trop lourde d'alcool et de non-dits. Il y avait notre chambre, dans laquelle on s'était construite cette cabane, immense, avec le lit superposé en métal gémissant, les murs sur lesquels on avait écrit toutes nos pensées à la gouache criante, des paroles du Seigneur des Anneaux à nos poèmes de mutilées, le velux sur lequel on s'asseyait à quatre étages du sol, la vue sur la cathédrale, les mégots de clopes volés dans le cendrier qu'on jetait dans le jardin de la voisine, et Kyo qui courait en boucle sur notre petite chaîne, en boucle, en boucle, en boucle, avec nos cœurs d'adolescentes en mal de famille au bord de la noyade. On s'était manqué. Fort. )

jeudi 16 janvier 2014

( Etre humain est toujours imprudent. )

( Normality is a paved road : it's comfortable to walk but no flowers grow on it.  )
Van Gogh


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