( J'ai refais du café turc ce matin. Des mois que je n'en avais plus bu, il aurait eu le goût trop douloureux de la mémoire qui s'ouvre. Les yeux à demi fermés, une lumière de printemps qui soulève les grains de poussière, les fenêtres ouvertes, le froid, l'odeur de terre. Les gestes sont connus, gravés, il ne faut pas y réfléchir, ça revient tout seul. Dans le marc de café, il me reste des souvenirs accrochés en lambeau, la Ville Blanche sous les orages, la chaleur sourde qui montait du bitume, les nuits brûlantes qui éclataient au-dessus de nos têtes. Les aubes qui n'en finissaient pas de finir nous laissaient pantelants, et je me souviens, ça me ferait pleurer, mais je ne pleure plus, j'avale. L'absurdité du manque qui colle à la peau comme une lame chauffée à blanc. Il n'y a plus de miel, seulement le souvenir sucré. )
lundi 9 mars 2015
( Et j'ai encore le goût de nos nuits blanches sur les lèvres )
vendredi 6 mars 2015
( Des soleils brûlent dans nos bougies )
vendredi 23 janvier 2015
( Du feu du bruit pour mériter le silence )
( J'ai dansé longuement au creux de tes ruelles pavées, la paume des mains contre tes maisons penchées, agrippées aux collines, j'ai respiré ton soleil plus grand et plus près qui tombait droit sur tes murs ravagés, immense déflagration, écouté le bruissement de tes forges, de tes kafanas et tes quartiers de promiscuité, j'ai aimé la musique des prières que chantaient les minarets aux heures les plus chaudes, les visages burinés qui me confiaient leur passé, multitude, et la voix du vent dans les forêts qui t'entourent, longue litanie qui raconte là où tes guerre sont encore enterrées, j'ai goûté l'amour des retrouvailles, les souvenirs qui reviennent contre le coeur dans un vaste fracas, multitude, bruit, silence, et la douceur évanescente de l'immensité de ton ciel qui couvre ta vallée, j'ai pleuré ce qui te déchire et te meurtri, pleuré tes doutes et tes cicatrices et surtout, surtout, j'ai aimé les voix qui t'ont traversé et te traversent encore, invocations lumineuses qui me bercent lorsque je parle seule ta langue pour ne pas oublier. On m'a demandé si je te reviendrais. )
dimanche 4 janvier 2015
( Des jezve sous ton oreiller )
( J'ai marché dans tes rues qui sentaient bon l'essence et l'asphalte brûlée, le poids du sac contre le dos, j'ai goûté au soleil de l'est comme une lame chauffée à blanc contre ma peau, aveuglée à l'aube par le silence du Danube qui se love entre tes rives, les rétines trop grandes de souvenirs que j'empoigne, j'ai dansé tes nuits, insomnies absolues, j'ai été engloutie dans la rumeur de ton peuple, réverbérée par les murs dont les histoires sont racontées à ma mémoire aveugle, je me suis calfeutrée dans les accents de ta langue qui ont chanté dans mon ventre et traversé mes paupières, incendiée par tes colères séculaires qui ont ouvert le ciel, j'ai longuement hésité, nomade au carrefour de tes vies, vers tes clochers bleus qui s'agrippent au chevet du monde, je me suis laissée glisser le long de tes avenues sans ombres et j'ai appris, j'ai appris la solitude, le silence, la rencontre, l'ennui, l'absence, le bonheur. On m'a demandé si je t'avais aimé. )
mardi 24 juin 2014
( Ashore )
Merci à ma soeurette pour ce petit aperçu de mon expo :) Et merci à Cooka et Dim sans qui elle n'aurait probablement jamais vu le jour.
Pas beaucoup de mise à jour pour le moment, je suis en plein déménagement.
Des baisers sur le bout de vos nez, les moches, à bientôt.
dimanche 1 juin 2014
mercredi 28 mai 2014
mercredi 21 mai 2014
samedi 17 mai 2014
mardi 13 mai 2014
( Et ma vie pour tes yeux lentement s'empoisonne. )*
Inscription à :
Articles (Atom)