vendredi 6 mars 2015

( Des soleils brûlent dans nos bougies )

( Il y a Jojo, Crnch et Yo. On les appelle les Echte Kastars, ils racontent des blagues avec un accent très fort qui me fait rire en-dedans comme un grand courant d'air. Je leur dessine des choses qu'ils iront tatouer sur leurs corps. J'aime leurs éclats de rire et de voix, l'odeur chez eux, les pyramides de canettes et les cendriers qui dégueulent. On ne refait jamais le monde, on joue à pierre papier ciseau ou au bras de fer. Je perds toujours. Il y a S, qui m'apprend des nouveaux mots que je note sur des bouts de papier qui trainent, factures et tickets de métro, je les accroche au mur, nécrophage, niquedouille, mansuétude, salmigondis. On écoute l'opéra de Norma et les Variations Goldberg, il rassure comme un père. Il y a l'autre S, on regarde le cul des filles, on marchande ce qu'on a et ce qu'on a pas, on se confie nos envies de solitude. Il y a L, on se partage nos histoires d'absence d'amour en murmurant. Il a une voix grave et la gentillesse gravée au fond des yeux, profonds de nombreux voyages. Il y a P et F, les grands qui font semblant d'être sérieux, ils font des grimaces quand personne ne regarde. Il y a M et C, douces et fortes, on se raconte nos failles, toujours la tête droite. Elles sont fluettes, mais solides. Il y a la vieille Clark, mais sa mémoire est sans faille, impressionnante de précision, il dit c'est merveilleux à tout bout de champs et adore parler de sexe au petit-déjeuner. Tous, on partage le travail, les poèmes sur les pets, la musique, les répliques de Dikkenek et le sommeil qui n'arrive que lorsque le soleil avale le ciel. Nous n'avons rien et tout en commun. Je me sens un peu chez moi. )

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