lundi 9 mars 2015

( Et j'ai encore le goût de nos nuits blanches sur les lèvres )

( J'ai refais du café turc ce matin. Des mois que je n'en avais plus bu, il aurait eu le goût trop douloureux de la mémoire qui s'ouvre. Les yeux à demi fermés, une lumière de printemps qui soulève les grains de poussière, les fenêtres ouvertes, le froid, l'odeur de terre. Les gestes sont connus, gravés, il ne faut pas y réfléchir, ça revient tout seul. Dans le marc de café, il me reste des souvenirs accrochés en lambeau, la Ville Blanche sous les orages, la chaleur sourde qui montait du bitume, les nuits brûlantes qui éclataient au-dessus de nos têtes. Les aubes qui n'en finissaient pas de finir nous laissaient pantelants, et je me souviens, ça me ferait pleurer, mais je ne pleure plus, j'avale. L'absurdité du manque qui colle à la peau comme une lame chauffée à blanc. Il n'y a plus de miel, seulement le souvenir sucré. )









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